Photographie culinaire : les conseils d’une pro
(Crédit: Audrey Mc Mahon)
Comment rendre la texture moelleuse d’un riz parfait, l’éclat de fraîcheur du saumon ou le rouge éclatant des œufs de poissons volants dans une seule photo ? La photographie culinaire est un art à part entière.
Des lumineuses huiles d’olive aux crémeux confits d’oignons, la photographe culinaire Audrey Mc Mahon connaît tous les secrets pour faire ressortir le meilleur profil de savoureux ingrédients.
Pour notre plus grand plaisir, elle a accepté de nous livrer quelques trucs en entrevue. En tant que passionné·e·s de bonne bouffe, l’équipe de La Belle Excuse est toujours en quête de nouvelles astuces à partager avec notre belle communauté.
À vos appareils, cliquez!
Le plus important dans la photo culinaire : l’éclairage
(Crédit: Audrey Mc Mahon)
Ce qui revient le plus souvent dans les conseils de la photographe d’expérience, c’est l’importance de la lumière: «L’éclairage joue le plus grand rôle dans la mise en valeur d’un plat. Il faut trouver le bon endroit, le bon dosage pour que tous les éléments soient mis en valeur».
Que ce soit avec une lumière naturelle provenant d’une fenêtre ou de lumières artificielles installées stratégiquement, la première chose à penser pour que vos photos culinaires soient réussies consiste donc dans l’éclairage et l'ambiance que vous désirez donner à votre image.
Mais c’est loin d’être le seul point à considérer. Avec les nouvelles technologies, on a droit à un petit coup de pouce.
Les outils essentiels pour optimiser ses photos culinaires
(Crédit: Audrey Mc Mahon)
D’outils gratuits aux programmes à quelques centaines de dollars, il y a de tout pour satisfaire les mordus de techno. Par contre, quand on commence, on peut se satisfaire de quelques outils simples à utiliser.
Utilisation des presets : oui ou non?
L'utilisation des presets en photographie culinaire s'avère une base, selon l’experte en photos culinaires: «On ne livre jamais de photos RAW (en fichiers bruts) sur le fly. Nous devons créer l'ambiance finale des photos que nous voulons présenter.»
Son conseil? Si vous photographiez en RAW, ajoutez toujours un minimum de contraste, ajustez les couleurs et l’éclairage. Sinon, en JPEG, votre appareil compresse lui-même le fichier et crée un approximatif, mais vous pouvez le mettre encore plus à votre image.
Ces modifications de base permettent d’harmoniser les tons et de mettre en valeur les détails de vos plats. Les presets facilitent ce processus en offrant des ajustements préenregistrés qui améliorent instantanément les photos.
N'ayez pas peur de créer les vôtres et au fil du temps, vous développez votre style et votre couleur photographique.
Applications indispensables pour l’édition des photos culinaires
Que vous travailliez avec un téléphone intelligent ou un ordinateur, certaines applications sont incontournables pour l’édition de photos culinaires.
Par exemple, si vous photographiez avec votre cellulaire, l'application de celui-ci reste une référence et une base, selon Audrey Mc Mahon. Sur ordinateur, Lightroom, Capture One et la suite Adobe offrent des outils puissants pour des retouches précises et professionnelles.
Ces applications intègrent également des presets, simplifiant ainsi le processus de colorisation.
Le logiciel préféré d’Audrey? La suite Adobe sans conteste!
Comment mettre en valeur nos plats pour des photos invitantes?
(Crédit: Audrey Mc Mahon)
Mettre en valeur des plats pour des photos culinaires est un métier en soi. Les stylistes ou les directrices et directeurs artistiques sont les spécialistes de la mise en scène.
Mais on s’entend qu’on n’a pas tous ce type de personnel à disposition, surtout si on n’est pas un photographe professionnel. Audrey le fait parfois elle-même et vous dirait que c'est avec beaucoup de pratique qu'on se perfectionne. Un seul mot: OSEZ!
Choisir les bons éléments de décoration
La mise en valeur d’un plat repose sur plusieurs éléments: les couleurs, les textures des surfaces et des accessoires, comme un linge de table en lin ou une planche de bois, et surtout la lumière.
On veut aussi mettre en scène le plat dans une ambiance qui nous donne envie et qui est réaliste.
Par exemple, une soupe à l’oignon, chaude et réconfortante, sera invitante sur une table en bois pour renforcer son ambiance chaleureuse. En revanche, une bière n'a pas sa place dans une chambre d’enfants!
Respectez l’ambiance du plat pour le présenter dans un contexte réaliste et attrayant.
Temps de préparation et mise en place des photos culinaires
Le temps nécessaire pour préparer et mettre en place un plat varie en fonction du projet, selon Audrey Mc Mahon. Parfois, la préparation peut durer seulement 30 minutes et d’autres fois, ça peut aller jusqu’à plusieurs heures, du début de la préparation et de la cuisson du plat à la prise de vues.
Des photos plus lifestyle de produits sans recettes complexes, par exemple une salade et son huile d'olive, seront par contre beaucoup plus rapides.
Un travail préparatoire en amont, incluant la création de mood boards, est souvent nécessaire pour définir l'ambiance et les détails de la mise en scène. Audrey travaille souvent avec une équipe qui prépare la mise en place, mais elle doit parfois le faire elle-même, selon les projets.
Des essais, des essais et encore des essais pour une photo parfaite!
Pour garantir une photo parfaite, il faut parfois prendre entre 10 et 30 clichés d’un même plat, selon l’expérience de la photographe.
Cela peut aller à l'ustensile, la feuille de basilic, les produits que nous voulons placer au bon endroit, ou même pour trouver le bon angle pour bien mettre en valeur l'ensemble.
Quand des éléments humains sont inclus, comme une main qui tient le produit, le nombre de clichés augmente en raison de la difficulté d’obtenir des poses naturelles et bien cadrées.
Conseils et astuces pour des photos culinaires réussies
(Crédit: Audrey Mc Mahon)
Un bon conseil pour réussir ses photos culinaires, selon Audrey, est avant tout de véhiculer une histoire. On veut que les personnes qui regardent la photo puissent s’imaginer être dans cet endroit en train de savourer le plat qu’on leur présente, ou simplement qu'ils regardent le plat et aient envie de manger ce qu'ils voient.
Et pour réussir à transmettre cette histoire, quelques astuces techniques peuvent aider.
Choisir le bon angle de prise de vue
La photographe est catégorique: l'angle de prise de vue joue un rôle déterminant en photographie culinaire.
Le choix de l’angle dépend de la nature du plat et de l’effet recherché, selon Audrey. La photographe aime aussi briser le cadre pour donner un effet de surprise à la photo.
Le top shot (vue à vol d’oiseau) reste un classique, parfait pour une vue de haut. Une pizza ou des produits couchés, comme une bouteille d’huile d’olive, peuvent venir jouer avec l’effet de regard.
Un angle de 90 degrés convient pour pouvoir bien admirer la composition d’un plat. Surtout quand il est étagé comme un burger ou une pile de crêpes, par exemple.
Finalement, un angle de 45 degrés offre une perspective qui est celle que nous avons habituellement. C’est donc plus réaliste comme angle de prise de vue.
Utilisation du trépied: quand et pourquoi?
Pour la photographie culinaire, Audrey Mc Mahon recommande l'utilisation d’un trépied. Pour les photos lifestyle où la spontanéité est privilégiée, on oublie le trépied.
La photographe a aussi parfois recours à d’autres accessoires, comme un escabeau pour une vue en hauteur. Le but est de chercher l’angle qui fera bien ressortir le plat et attirera l’attention.
La question qu’on se pose tous : après les photos, la nourriture est-elle jetée?
«Le respect de la nourriture est primordial», selon Audrey. Après chaque session photo, les plats sont généralement consommés par l’équipe ou redistribués pour éviter le gaspillage.
Mais il n’y a pas que les plats qui restent! Pour réaliser une recette, plusieurs ingrédients sont nécessaires et ils ne sont pas tous forcément utilisés: «Parfois, nous partons avec 2 ou 3 sacs d’épicerie remplis! Des bottes de fines herbes, des citrons, des concombres, un peu tout le surplus qui n’a pas été utilisé au final.»
La photographe culinaire mentionne qu’elle a aussi vu certains clients remettre les surplus à des banques alimentaires pour éviter le gaspillage.
Et si vous vous posiez la question, oui, c’est de la vraie nourriture! «En publicité, il y a certaines pratiques qui consistent à remplacer la crème glacée par de la purée de pommes de terre, par exemple, comme elle fond rapidement, et que nous voulons un beau produit sur nos emballages. Mais, pour ma part, je n'ai jamais eu à remplacer mes aliments par autre chose. La pratique se veut de plus en plus avec la vraie nourriture.»
En somme, la photographie culinaire est un art… délicieux! Ces quelques conseils d’une pro des clichés qui font saliver devraient vous aider à mieux réussir vos prochaines photos.
Questions en rafales
Principales erreurs des débutants? De vouloir trop en mettre. La vedette doit demeurer le plat et non la mise en scène autour.
Les presets, c’est oui ou non? Toujours!
L’élément le plus important à retenir pour une bonne photo? L’éclairage.
Meilleure appli pour éditer les photos ou les réels? Lightroom.
Ce qu’elle déteste prendre en photo? « Une grosse dinde de Noël! C’est plus complexe à réussir, comme c’est souvent un gros plat. Les nuances de brun sont des couleurs plus difficiles à mettre en valeur, selon moi. Mais au final, tout dépend du regard du photographe! »
N’hésitez pas à nous partager vos meilleurs clichés sur notre page Facebook ou sur Instagram!
Pour découvrir les magnifiques photos culinaires de la talentueuse Audrey Mc Mahon, c’est par ici : Site de la photographe culinaire Audrey Mc Mahon.
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